Dans le grand champ de blé, à côté du majestueux château blanc du roi Saint Louis, hélas décédé il y a un an, une petite fille joue toute seule à l’épée. C’est Isaure, la fille du roi et de la reine. Mais maintenant, c’est Clémence, sa sœur, qui est sur le trône, accompagnée de sa mère.
Isaure est en train de couper furieusement les brins de blé avec la célèbre épée Excalibur.
-Nos ennemis attaquent le château ! Prenez tous vos lances !
Ce jeu passionne la fillette qui remarque à peine Adalard, son ami l’elfe de la forêt avancer vers elle :
-Coucou Isaure ! Tu joues à quoi ?
-Une terrible créature, attaquons… Adalard ?
-Oui c’est moi. Tu joues à quoi ?
-Aux chevaliers…
-Ok, conclut le jeune garçon, J’étais juste à la poursuite d’un sanglier… A bientôt !
Et il s’envole dans les battements de ses belles ailes dorées. Isaure reprend son jeu. Elle recommence comme tout à l’heure à agiter Excalibur dans tous les sens…
Un peu plus tard, un petit papillon vient se poser sur un brin de blé. Il dresse ses antennes vers la fillette mais celle-ci n’y fait pas attention.
« Ce n’est qu’un papillon ! » se dit-elle.
Au bout de quelques minutes, l’insecte commence à tourner autour d’elle et d’observer ses gestes. Il se pose sur les cheveux de la jeune fille, puis recommence à tourner près d’Isaure, toujours prise par son jeu.
-Sacré coquin ! Tu me gènes dans mon jeu !
Mais le papillon l’embête encore plus :
-Tu vas me laisser dis !
La fillette essaye de l’attraper avec son épée. Elle agite Excalibur et manque de tomber plusieurs fois :
-Tu va t’calmer ! Sale bête ! Tu l’fait exprès ou quoi ?
En s’approchant, elle découvre que ses ailes sont bleues, avec des symboles jaunes et bizarres. La bête évite tous les coups et vole un peu plus loin. Comme Isaure a très envie de le capturer, elle le suit en courant. Le papillon se rapproche d’elle et la jeune fille s’arrête net. Elle remarque que les symboles jaunes sont en vérités des fleurs de lys.
L’insecte reprend sa course. Isaure est épuisée, trébuche, se relève et fini par arriver devant une très vieille cabane. Les murs sont en pierres, le toit en torchis et la porte en bois. D’ailleurs, celle-ci est ouverte. La fillette voit des lumières puis entend des sons en sortir :
« C’est vous le dernier ? Entrez vite, la réunion va commencer ! »
« Où m’as-tu mené petite bête ? » s’inquiète-t-elle.
L’arme contre son torse, appuyée sur le mur près de l’entrée, Isaure jette un œil à l’intérieur : tout ce qu’elle arrive à voir, ce sont des ombres bleues qui flottent comme des fantômes. Une autre porte, qui est aussi ouverte, se trouve au fond de la première pièce. Et dans la seconde salle, une grande table et une trentaine de chaises sont installées.